À la découverte de la gastronomie italienne

À la découverte de la gastronomie italienne

A l’occasion de sa flottille culinaire au départ de Procida, Alice nous livre ses coups de cœur de la gastronomie italienne.

Procida

Après à peine 2 heures de vol depuis Paris, un chauffeur m’attendait à la sortie de l’aéroport de Naples. Il me conduit au port du ferry en me vantant les délices de la cuisine napolitaine et en me faisant promettre de manger des Spaghetti alle Vongole, son plat préféré ! 45 minutes de ferry plus tard, me voilà à la base de Procida où je suis chaleureusement accueilli par Domenico, le chef de la base.

L’équipe italienne m’attendait et c’est dans la petite marina de Corricella, à 10 minutes de marche, que nous nous installerons pour déjeuner. Le dédale de ruelles aux maisons colorées, le linge qui flotte aux fenêtres, les scooters qui passent sur les pavés…. Tellement cliché, tout est là.

Domenico me fait visiter le bureau de Sailitalia, notre partenaire franchisé. Il y a du bois brun partout, on se croirait dans un bateau. Il m’explique qu’ici, toutes les maisons sont longues car elles abritaient autrefois des fabriques de nattes.

Les oiseaux se battent avec les chats pour savoir qui mangera les restes du restaurant. Je décide de monter à Terra Murata, le bâtiment qui domine est le « Palazzo d’Avalos », construit au 16ème siècle à l’intérieur des murs par la famille D’Avalos. En 1830, le bâtiment a été transformé en prison et a finalement été fermé en 1988.

D’en haut, le soleil se reflète sur l’eau, les maisons colorées s’étalent le long de la côte, la vue est à couper le souffle ! C’est tellement calme. Je m’enfonce dans les petites ruelles et je monte à bord du bateau.

Pour la soirée d’accueil, l’équipage du bateau amiral a préparé une « pizza party », avec du vin local, provenant directement des vignobles de Mimmo, le gérant de Sailitalia. Je discute avec tous les équipages. On dirait une réunion de vieux amis. Chacun parle de ses expériences passées, des croisières qu’il a déjà faites, des pays qu’il a déjà visités. Allemands, Belges, Italiens, Canadiens, groupes d’amis, couples, jeunes mariés : c’est la première flottille culinaire pour tous, et devinez pourquoi ils ont choisi cette flottille ? Pour bien boire et bien manger bien sûr !

Procida, Ischia

Il est 8h, la bonne odeur du café entre dans ma cabine. Roberto prépare le petit déjeuner et va chercher de la Lingua di Bua ; une pâte feuilletée fourrée au chocolat ou au citron. Il m’a dit qu’il fallait en profiter car c’est une spécialité d’ici que l’on ne trouve pas sur les autres îles !

8:30. Tous les skippers sont sur le bateau amiral pour le briefing quotidien. Ils sont venus avec leurs cartes, carnets et thermos de café. Des équipages studieux qui écoutent attentivement les recommandations d’Alessandro et de Roberto. Informations sur les endroits où s’arrêter, où et quand visiter le vignoble, les canaux VHF et les informations nécessaires. Ce matin, nous n’aurons pas de vent, certains semblent déçus mais la semaine ne fait que commencer.

Le contrôle radio commence, les bateaux quittent le port pour rejoindre Ischia. Nous serons les derniers à partir pour nous assurer que tout le monde a quitté le port. Nous serons aussi les premiers à arriver à Ischia.

Karine et moi en profitons pour faire un tour au cœur du village. Les boutiques sont ouvertes ce matin, certains font du shopping, d’autres se promènent sur les terrasses de café. Nous allons acheter quelques amandes mais notre avitaillement principal a déjà été fait par l’équipage.

En chemin, nous rencontrons Jerry. Il fera partie de notre flottille. Jerry doit avoir dans les 70 ans. Une barbe blanche naissante, sa casquette de capitaine. Il nous raconte que c’est la première fois qu’il loue un bateau, même s’il a son propre Hobie Cat, il ne navigue pas beaucoup. Lui aussi est venu pour le thème de la flottille : la découverte de la gastronomie italienne.

Nous nous rendons au bureau de Sailitalia pour aller chercher nos palmes, masques et tubas. J’opte pour les palmes bleues assorties à mon masque et mon tuba. Pour rester à la mode, même sous l’eau !

Il est temps de quitter le port pour rejoindre Ischia. Domenico nous a rejoint pour deux jours, nous serons 6 à bord. Un petit tour pour voir Coricella depuis la mer et nous naviguons vers Ischia et Castel Aragonese. Un dauphin pointe le bout de son nez, tout le monde l’a vu sauf moi. Roberto me dit qu’il y a quelques semaines, il a croisé une baleine pour la première fois. Je ne désespère pas de voir des dauphins pendant cette semaine. Domenico laisse une ligne derrière lui mais aucun poisson ne mord. Ce sera pour plus tard. Au moteur et à près de 9 nœuds, les poissons sont sûrement trop frileux pour nous approcher.

Nous nous arrêtons dans la petite baie de San Montano pour déjeuner. A cette époque de l’année, il n’y a pas foule. C’est là que Roberto nous prépare des Pasta con Pesto et une salade Caprese (tomates mozzarella). Il est skipper et il cuisine, que demander de plus ?

Après le déjeuner, nous reprenons notre route, direction Il Giardino Mediterraneao à Ischia, où nous allons passer la soirée. Après la rapide visite d’une cave, nous prenons un petit monorail pour monter à l’auberge où nous allons dîner et déguster quelques vins. On embarque 6 par 6, pas tout à fait rassurés par cette grande montée de la colline à bord de ce moyen de transport très vintage. Cela donnera un bon moment de rigolade et de vertige pour la plupart d’entre nous, et les plus courageux (ou les plus froussards, au choix) monteront à pied. Nous profitons du superbe paysage qui s’offre à nous. Un coucher de soleil sur la baie, avec un dîner sous des pergolas dans une petite cantine italienne, à déguster différents types de vins, accompagnés d’un bon repas.

Les propriétaires nous font goûter différentes liqueurs, plus ou moins bonnes : roquette, grenade, cèdre, caroube, thym ? On termine par le limoncello, plus classique mais plus apprécié.
Et c’est ainsi que la journée se termine. Nous partons dans un bus joyeux qui chante à tue-tête « Lasciatemi cantare » et le « Yellow Submarine ». Le groupe a l’air enthousiaste, la semaine commence bien.

Ischia, Sorgeto, Capri

Nous partons pour Sorgeto, environ 25 minutes de navigation seulement, pour découvrir les sources d’eau chaude. Nous décidons d’y aller en annexe et de revenir à la nage. Nous aurions dû faire l’inverse, car une fois de retour dans ces eaux chaudes (les eaux des bassins sont entre 36 et 40°C), la mer semble ensuite très froide !

Les rochers sont glissants mais l’endroit est étonnant. Les courants froids se mêlent aux eaux chaudes des bassins, on se régale sous un beau ciel bleu.

Nous retournons au bateau pour déjeuner à bord. Il y a quelques bateaux dans la baie et les autres sont partis à Santangelo ou Capri. Roberto a préparé des Penne all Matriciana (piment, tomate et lard), un délice. Une fois le déjeuner terminé, nous partons pour Capri. Pendant que le reste de l’équipage fait la sieste, je discute avec Roberto. Il me parle de sa passion pour la voile, qu’il a transmise à ses enfants. Je l’écoute attentivement et je prends la barre avec plaisir jusqu’à l’arrivée à Marina Grande, où nos petits voiliers se mêlent aux grands bateaux de croisière.

Le programme de ce soir sera une découverte de Capri by night : la piazzetta, le funiculaire, les boutiques de luxe, les magasins d’art et les nombreux restaurants qui se perdent dans les ruelles. Nous dînerons chez Giorgio, sous les arcades, des assiettes vintage mais des pizzas délicieuses.

Nous redescendons avec le bus car le dernier funiculaire est déjà parti. Voilà, Capri, c’est fini ! Demain, ce sera une nouvelle découverte avec Cetara via Positano.

À la découverte de la gastronomie italienne

Capri, Positano, Cetara

Après une douche à la marina de Capri, nous sommes prêts à mettre le cap sur Cetara, avec une escale à Positano.

Au loin, de petits bateaux de touristes se serrent les uns contre les autres. C’est la Grotta Azzura (grotte bleue). Nous ne pouvons pas y aller seuls. Ici, ce sont les locaux qui ont accès, donc si on veut visiter, il faut y aller avec l’un de ces petits bateaux. Il en coûtera 15 € par personne, pour seulement 10 minutes… Nous nous disons que ce n’est pas nécessaire, alors nous continuons notre chemin.

Une régate est improvisée avec le seul autre catamaran de la flottille et nous voilà devant la Grotte Verte. Moins de bateaux, et l’eau est tout aussi belle.

Avec Karine, nous nous disons qu’une petite baignade ne serait pas de refus dans cette eau bleu turquoise, transparente, et un peu fraîche. On saute du bateau, quelques mouvements de bras et on part.

Nous voulons déjeuner à Positano alors ne traînons pas !

Sur la route, nous croisons de nombreuses tours de pierre qui surplombent la mer, à même les collines. Alessandro nous explique qu’il y a environ 300 ans, ces tours servaient à prévenir l’arrivée des pirates, en communiquant avec des miroirs ou du feu ; il y en a environ 2 kms le long de la côte. Après les rochers, nous voyons Nerano, puis nous continuons vers Positano.

Positano la belle. Nous déjeunons au mouillage dans la baie. Cet après-midi, ce sera porc et pommes de terre, assiette de charcuterie et fromage, sans oublier une bonne bouteille de vin.

Notre dernière destination de la journée sera Cetara. C’est un véritable ballet de bateaux qui rentrent au port. Chaque bateau de la flottille à sa place, à côté des bateaux de pêche.

Si vous le souhaitez, vous pouvez même organiser une sortie de pêche en mer avec eux pendant la nuit. Nous décidons de nous promener dans le village en attendant l’heure du rendez-vous. Les enfants jouent au ballon dans la rue, les anciens jouent aux cartes. Une ambiance de petit village que j’adore, on s’y sent bien, les gens sont très gentils et on a vraiment envie de prendre le temps dans ce bel endroit.

Le rendez-vous de ce soir est : La Torre. Cette grande tour qui surplombe la mer.
C’est parti pour la dégustation du soir. La propriétaire du vignoble nous parle avec passion de son travail, des différents types de vins qu’elle propose. Elle nous explique quoi boire. Nous avons tout goûté, accompagnés de bonnes petites choses à grignoter, des spécialités de la région : anchois, lentilles au poulpe, pâtes aux œufs de thon, carpaccio de thon fumé et raisins fragola (raisins au goût de fraise).

Certains font leur commande de vin, les bouteilles seront livrées directement le lendemain matin sur les bateaux, avant de repartir. Entre 10 et 17 € la bouteille.

Nous terminerons notre soirée par une glace sur la plage puis, avant d’aller nous coucher, une dernière part de Torta Caprese que Roberto nous a achetée, c’est le gâteau de sa « mamma ». Il est temps d’aller se coucher pour être en forme pour notre journée de demain.

Cetara, Salerno

Ce matin, après quelques petites courses pour compléter notre avitaillement, nous quittons Cetara en direction de Salerne. A l’arrivée à Salerne, nous entrons dans la marina di Arechi, une marina moderne : douches, toilettes, laverie et un restaurant, mais autour, rien d’autre ! De toute façon, ne traînez pas car aujourd’hui, la visite sera culturelle puisque nous nous rendons à Paestum, à 50 minutes d’ici.

Paestum est une ancienne colonie romaine qui a été détruite en 273 avant JC, mais à l’origine en 600 avant JC. JV, c’était une colonie grecque nommée Poseidonia. Depuis 1998, Paestum est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La visite se fait sous un beau soleil. Nous sommes mi-octobre mais avons l’impression d’être en été ! Le guide nous fait découvrir le site avec une visite presque privée, il y a très peu de touristes.

Temples, fresques, pierres, histoire et quelques photos plus tard, nous profitons d’un magnifique coucher de soleil sur les ruines ; cette image restera gravée dans notre mémoire à coup sûr.

Nous prenons le bus, puis 15 minutes plus tard, nous arrivons à notre nouveau lieu de dégustation : la ferme Barlotti.

Nous sommes chaleureusement accueillis par Benedetto, le propriétaire des lieux, qui nous présente sa ferme et ses 300 buffles. Car oui, il ne s’agira pas seulement d’une dégustation de vin, mais aussi d’une visite de l’exploitation et d’une présentation de la production de mozzarella. Benedetto nous parle avec passion du processus de fabrication de la mozzarella, la traite, deux fois par jour.

A savoir : le mot Mozzarrella vient de Mozzare (couper).

Dans sa cave, vous pouvez manger de la mozzarella ordinaire, fumée, ricotta, scamorcha, caccio cavallo et autres gnocchis à la tomate, accompagnés de différents vins : Biancollella (blanc), Pen Palumbo (rouge), Amore (rosé). Je préfère Le Selim, un vin blanc pétulant.

Le vignoble exporte dans le monde entier. Avant de partir, nous ferons quelques achats dans la boutique de la ferme : fromage, vin, sans oublier les produits de beauté à base de lait de bufflonne et puis un petit dessert : de délicieux cannoli.

Dans le bus du retour, on n’entend personne. Les yeux se ferment après une belle journée.

Amalfi

Ce matin, après avoir quitté la marina en direction de Sorrente, Karine et moi partons à la découverte de la Grotta dello Smeraldo (Grotte d’émeraude) au sud-est de Sorrente à Conca di Marini. Roberto nous dépose dans l’annexe, près de l’entrée de la grotte. Nous embarquons sur un petit bateau en bois dans cette minuscule cavité. Cette grotte est célèbre pour ses eaux turquoises translucides qui scintillent sous les rayons du soleil. Le guide est sympa mais la balade est rapide.

A la sortie, notre super skipper nous attend dans l’annexe, il est allé chercher un verre de thé glacé et des petits toasts. Apéritif livré sur place ! Quel bonheur !

Une fois que tous les bateaux ont rejoint Amalfi dans la récente Marina Arechi, nous prenons le bus pour découvrir un nouveau vignoble. 45 minutes sur des routes sinueuses le long de la côte. Les bus croisent les voitures, les chauffeurs sont habitués mais pas nous ! Quelques petites frayeurs mais nous arrivons à destination.

La dégustation aura lieu à la San Francesco Winery, dans le village de Tramonti (qui signifie « sur la montagne »). Ici, les vignes ont entre 200 et 300 ans, elles ne sont pas en ligne donc les propriétaires les laissent en hauteur et cultivent des légumes au sol, tout le travail est manuel.

La vue est superbe, les vignes dominent la vallée et le soleil est au rendez-vous. Nous profitons de cette belle fin d’après-midi, avant d’aller dîner dans la taverne familiale. Une jolie maison en pierre où le propriétaire nous accueille. La cuisine est ouverte, nous assistons à la préparation du repas. Mozzarella, ricotta, pasta e flangoli (flageolets) et bien sûr, nous dégustons quelques vins.

Son préféré : le « Per Eva » qui a été nommé en l’honneur de la femme d’un des associés du vignoble. C’est le meilleur des vins blancs !

Ce soir, c’est l’anniversaire de Jerry, l’un des participants à la flottille. Nous avons commandé un gâteau et des bougies d’anniversaire (mais pas trop … il a 80 ans !) Et tous les équipages chantent à tue-tête « Happy Birthday » dans une ambiance très amicale, alors que nous ne nous connaissons que depuis 4 jours. Jerry dit, les larmes aux yeux, que son plus beau cadeau d’anniversaire, c’est ce soir, entouré de tous ces nouveaux camarades !

Positano, Procida

Ce matin, la journée commence par une séance de yoga improvisée sur une petite place près du port. Norelene, professeur de yoga et participante à la flottille, nous propose aujourd’hui le thème de la « gratitude ».

Et nous avons de quoi être heureux, ce matin, nous aurons droit à un magnifique lever de soleil pour la séance du jour.

Pendant ce temps, les skippers sont au briefing. Roberto leur donne les différentes escales où ils peuvent s’arrêter, s’ils le souhaitent, entre Amalfi et Procida.

Il y a environ 26 milles entre Amalfi et Procida ; la journée sera donc principalement au moteur car cette semaine, le vent a décidé de ne pas souffler…

Après notre séance de relaxation, nous profitons du soleil pour nous promener dans les rues d’Amalfi. Un cappuccino et un croissant au chocolat sur la terrasse de la pâtisserie Andrea Pansa, quelques courses pour le déjeuner et nous embarquons pour Positano, notre seule escale de la journée avant de retourner à la base de Procida.

A l’entrée du port de Procida, nous nous ravitaillons et nous rejoignons d’autres équipages déjà arrivés. Ce soir, nous dînons dans l’un des restaurants de Marina Coricella. Pâtes, poissons, crustacés, antipasti et bons vins. Le repas se termine par un beau gâteau aux couleurs de la flottille, quelques mots de l’équipage du bateau amiral, des chansons et des sourires sur tous les visages.

Demain, c’est le départ pour tout le monde. Grand cœur après cette semaine en bonne compagnie, au soleil, à la découverte de la côte amalfitaine. Des souvenirs plein la tête, beaucoup de photos, de nouveaux amis, qui, quand on en parle, pensent déjà à leur prochaine croisière… en flottille.

Bonnes adresses :

Contributeurice

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